Ce livre contribue à éclairer un aspect de la relation de l'État Tunisien avec l'institution Zeitouna, et la relation de Bourguiba avec l'élite zeitounienne à travers le cheikh Muhammad al-Bashir al-Neifer.
L'importance de cette sélection de textes tient à plusieurs considérations, dont la première est qu'ils sont tirés de documents qui représentent la partie la plus importante des mémoires du cheikh.
Deuxièmement, ces sélections revêtent une importance particulière car elles incluent des correspondances entre le cheikh et des responsables politiques de la Tunisie contemporaine, avec ce que ces correspondances révèlent en termes de formation intellectuelle et de vision conceptuelle, et ce qu'elles appellent en termes d'expressions et de positions politiques des correspondants.
Troisièmement, la sélection s'est concentrée sur des textes liés à la relation du cheikh avec le président Habib Bourguiba (1903-2000), avec qui il avait des relations qui n'étaient pas traitées jusque-là de manière adéquate et précise.
Ces textes, notamment ceux relatifs à la période qui a précédé la proclamation de la République le 25 juillet 1957, révèlent une étape charnière de l'histoire contemporaine de la Tunisie dans son rattachement à deux domaines distincts de la chose publique : l'État nouveau et ses politiques d'une part, et le statut de l'institution zeitounienne et le sort des affaires religieuses d'autre part.
C'était, en effet, la proclamation de la fin de l'ère de la légitimation religieuse de l’état et l'établissement d'une nouvelle articulation entre le religieux et le politique en Tunisie, fondée sur le principe de nationalisation du fait religieux.
