La coutume et son impact sur l'application juridique du Madhhab Hanafi

La raison derrière la richesse et l'exhaustivité de la jurisprudence islamique réside dans la grandeur et la sainteté de ses sources. Ces sources, à la fois primaires et secondaires, couvrent tous les aspects de la vie et s'adaptent aux différences de temps et de lieu. Parmi ces sources qui ont contribué à cela, on trouve la coutume et la tradition, que les savants ont définies comme "ce qui s'est établi dans les esprits par la raison et qui est accepté par les natures saines". Cela est soutenu par le verset coranique : "Prends le pardon, ordonne le convenable et détourne-toi des ignorants" (Coran 7:199).

Dans un hadith attribué à Ibn Mas'ud, qu'Allah soit satisfait de lui, il est mentionné qu'il a dit : "Ce que les musulmans considèrent comme bon est considéré comme bon aux yeux d'Allah, et ce qu'ils considèrent comme mauvais est considéré comme mauvais aux yeux d'Allah".

La coutume exerce un grand pouvoir sur les individus, les peuples, les communautés et les nations. Elle est en accord avec la raison et l'âme, et joue un rôle majeur dans les interactions, la vie et la société dans tous les aspects des relations humaines. De là découlent les règles, auxquelles les juges et les dirigeants se réfèrent. Les arbitres et les réformateurs s'en servent, et la coutume et la tradition se renouvellent constamment, occupant ainsi une place importante dans la vie. C'est pourquoi les jurisconsultes ont établi le principe juridique selon lequel "on ne nie pas le changement des règles avec le changement des temps".